Alerte sur la formation « bonnes pratiques pour la mise en œuvre d’agents biologiques pathogènes conventionnels et non conventionnels (Prion) en zone L3 - A3 »

Le CNRS co-organise une action nationale de formation aux bonnes pratiques en laboratoire L3, en particulier à la manipulation de prions.  Un responsable actuel de l'équipe dans laquelle Emilie a été victime de son accident du travail mortel fait partie de son comité de pilotage. Certains adhérents nous ont fait part de leur consternation quant à la présence au sein de cette formation d'une équipe toujours visée par une enquête pour homicide. Nous soutenons ces indignations, que nous avons relayées par ce courrier, demeuré à ce jour sans réponse. 

Par un communiqué officiel, nous appelons à la vigilance du CNRS et des organismes de formation. La qualité de ce type de formation est cruciale pour la protection des agents. Il nous semble inquiétant qu'une équipe mise en cause pour l'insuffisance de ses mesures de sécurité, ayant abouti à un décès, participe à son organisation.

Le bureau de l'association Emilys alerte sur la formation « bonnes pratiques pour la mise en œuvre d'agents biologiques pathogènes conventionnels et non conventionnels (Prion) en zone L3 - A3 », prévue en avril 2023, coordonnée par le CNRS en collaboration avec le CEA, l'INRAE, l'INSERM et le pôle national de l'IFSeM.

Nous sommes absolument convaincus de la nécessité de mener le type d'action de formation au niveau national. Cependant, l'association Emilys se doit de d'alerter sur les deux points suivants :

• La présence de M. Pierre Sibille, responsable de l'équipe MAP2 de l'INRAE, dans le comité de pilotage de la formation.

Certains de nos adhérents travaillant dans le domaine de la recherche publique ont reçu le programme de l'action nationale de formation et nous ont fait part de leur consternation quant à la présence au sein de son comité de pilotage d'un responsable actuel de l'équipe MAP2 de l'INRAE de Jouy-en-Josas.

Cette équipe fait toujours l'objet d'une enquête judiciaire menée par le Parquet de Paris pour homicide, en raison de la contamination professionnelle par le variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob de notre jeune collègue Emilie Jaumain-Houel. De très nombreux éléments et témoignages permettent aujourd'hui d'affirmer que cette contamination est le fruit du laxisme et de la négligence de cette équipe en matière de formation et de protection des personnels.

La présence de cette équipe au sein du comité de pilotage de cette formation est totalement outrancière et déplacée. Nous relayons donc et soutenons les indignations de nos adhérents face à cet affichage. Nous réclamons le retrait immédiat de cette équipe actuellement visée par une enquête judiciaire pour homicide.

• L'inadéquation des photographies d'illustration avec la réalité des conditions de travail en L3.

Il nous paraît de plus important de souligner que, malgré le caractère incurable et fatal des maladies à prions, les personnels de laboratoire amenés à manipuler ces agents biologiques hautement pathogènes sont très loin de bénéficier du niveau de protection représenté sur les photographies choisies pour illustrer le document de présentation de la formation qui ne correspondent absolument pas aux conditions de sécurité requises en L3, et à plus forte raison dans les « L3* » dans lesquels la manipulation d'ATNC est autorisée. Ce point nous paraît d'autant plus important que le texte ne précise pas que les prions sont, à notre connaissance, les seuls agents infectieux dénués de prophylaxie et de traitement à pouvoir être manipulés avec un niveau de confinement aussi faible.

L'Association alerte et demande à ce que ces éléments soient précisés sur le document de formation.