Question écrite au Gouvernement : Sécurité des personnels exposés aux prions dans les laboratoires de l’INRAE

20/05/2025
Conçu par Freepik
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Le 20 mai 2025, plusieurs députés, menés par M. Loïc Prud'homme, ont déposé une question écrite au gouvernement (Ministère de l'Enseignement Supérieur et Recherche) pour alerter sur la sécurité des personnels scientifiques manipulant des prions à l'INRAE, une initiative à laquelle l'Association Emilys a apporté son expertise et ses témoignages pour étayer les constats et recommandations . 

Les députés rappellent que deux techniciennes de l'INRAE — Émilie Jaumain (décédée à 33 ans en 2019) et Pierrette Costes (décédée en 2021) — ont succombé à la maladie de Creutzfeldt-Jakob contractée suite à un accident de laboratoire lors de manipulations de prions, un drame que l'INRAE n'a officiellement reconnu qu'en 2022 et qui a déclenché une enquête pénale pour homicide involontaire.

Les députés soulignent que, malgré un moratoire ministériel de 2020, l'équipe placée sous enquête judiciaire (l'équipe MAP2 de Jouy-en-Josas) a poursuivi recrutements et travaux sans appliquer pleinement les recommandations interministérielles : absence de séparation effective des responsabilités entre recherche et sécurité, recensement incomplet des personnes exposées — privant Santé publique France d'un suivi épidémiologique fiable — et information lacunaire sur les risques, laissant les anciens agents dans une profonde incertitude . Ils formulent quatre demandes précises : geler immédiatement les recrutements au sein de l'équipe tant que l'enquête n'est pas close ; appliquer strictement les recommandations (responsabilités distinctes, recensement exhaustif, suivi médico-psychologique et épidémiologique) ; suspendre tous les travaux sur les prions et placer les responsables de l'époque en congé administratif ; et assurer l'indépendance des formations en biosécurité en confiant leur organisation à des experts sans antécédents de manquement.

Fidèle à sa mission de prévention, de transparence et d'accompagnement des victimes et anciens agents exposés, L'Association Emilys se réjouit que cette interpellation parlementaire mette enfin en lumière des manquements graves : elle continuera de mobiliser chercheurs, syndicats et pouvoirs publics pour que la France adopte des normes de biosécurité exemplaires et protège pleinement la santé de tous les personnels de laboratoire.

Nous encourageons désormais le ministère chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche à répondre sans délai, afin de prendre des mesures concrètes le temps de l'enquête et de protéger l'intégrité et la vie de tous les personnels concernés.


Pour consulter la question écrite n° 6896 dans son intégralité : Assemblée nationale